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Vol 93

medium_vol93.jpgJe ne suis pas vraiment fan des films aux scénarios catastrophiques. Peut-être que je suis trop sensible pour ça. Mais qu’importe ? Hier soir, je suis allée voir Vol 93 au cinéma. Ce n’est pas un film au scénario catastrophique. Non, c’est pire.

11 septembre 2001, une date bien ancrée dans nos mémoires. Même si on aime ou pas les américains, même si on se sent ou pas concernés, on observe, et on ne peut rien faire. Ce film est un drame auquel on assiste, impuissants.

Ce jour-là, 4 avions ont été détournés. Deux se sont encastrés dans les Twin Towers, un s’est crashé dans le Pentagone. Et le dernier, ce fameux vol 93 s’est écrasé quelque part loin de sa cible, grâce aux passagers qui se sont révoltés contre les terroristes.

Minute après minute, on revit cette tragique matinée, le départ du vol 93, les premiers avions à être détournés. On revoit les Twin Towers en feu après le premier avion, on sent son cœur se serrer lorsque le deuxième explose devant les caméras et surtout, devant les américains sidérés. On suit les responsables des aéroports et l’armée qui ne fait rien. On se rend compte du manque d’organisation, sûrement un défaut de communication.

Et puis, il y a les passagers. On sait comment ça finit, il n’y a pas d’autre issue. Ils vont mourir. Malgré tout. Les minutes passent, c’est parfois insoutenable, parfois c’est violent, parfois on voudrait pleurer devant tout ça.

Ce n’est pas un film catastrophe, c’est pire. Tout ceci s’est vraiment passé, et l’histoire ne changera pas. On ne peut pas se dire, ‘oh, ce n’est que du cinéma, ce genre de choses n’arrive pas en vrai’. Et bien non, ou si, ou je ne sais plus, ça arrive, c’est arrivé, et ça ne laisse pas de marbre.

Paul Greengrass a déjà réalisé Bloody Sunday, que j’avais étudié pour mon exposé sur le même thème. Une fois encore, il offre un regard plutôt neutre sur l’événement, il ne prend pas parti contre les terroristes, ou contre les autorités qui n’ont pas agi assez vite. Il relate les faits avec cette capacité incroyable à émouvoir, à percevoir toute la portée tragique du moment. Ça ne donne pas dans le larmoyant, mais ça oblige à affronter un peu ce 11 septembre qui a généré tellement de mauvaises choses.

On sort du cinéma un peu troublé, incapable de bien réaliser. Il faut se dire que c’est vrai, peut-être un peu adapté, quoi que j’en doute, ou bien, je m’en moque. C’est un docu-fiction, c’est bien réalisé, c’est prenant, c’est révoltant, ça touche.

Et puis, on retourne à nos petites vies. C’était du cinéma, c’était la réalité, on s’en moque. On ne peut pas juger ce film sans l’avoir vu. Beaucoup sont sceptiques quant à aller le voir. Ça regarde chacun. Moi, j’ai apprécié, avec mon recul, ma façon de voir les choses. Et c’est la seule chose qui compte. Je vous le conseille, bien sûr, mais je suis persuadée que la portée de Vol 93 dépend vraiment des mentalités. On n’aborde pas tous ce film de la même manière.

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