Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Coup de coeur littéraire

  • Nicci French - Jusqu'au dernier

    J'adore Nicci French, ce couple d'écrivain qui parvient à chaque thriller à nous plonger dans des histoires captivantes et souvent éprouvantes. J'ai terminé hier le dernier, justement appelé "Jusqu'au dernier".

    niccifrench_jusquaudernier.jpg

    L'histoire ? Une succession de meurtres sans rapports apparents, ou presque. Astrid Bell, l'héroine, jeune coursière, parcourt Londres à vélo pour livrer divers colis. Un soir, elle heurte violemment la portière d'une de ses voisines qui ne l'avait pas vu arriver. Le lendemain, cette dernière est découverte assassinée. Etrange ? Ce n'est rien en comparaison de la suite ! Un autre meurtre, plus sanglant, vient perturber la calme vie d'Astrid lorsqu'elle vient récupérer un colis chez une riche Londonienne qu'elle découvre sans vie... Les coincidences ne laissent pas la police de marbre qui est persuadée qu'Astrid a quelque chose à voir là-dedans. A moins que ce ne soit l'un de ses nombreux colocataires, avec qui elle partage une grande maison ? Au fil des pages, la tension entre les personnages augmente, révélant de nombreux secrets bien gardés jusqu'au final qui ne manquera pas de surprendre ! Un roman une fois de plus habilement mené, qui fait la part belle aux apparences trompeuses !

  • Thierry Cohen - J'aurais préféré vivre

    Aujourd'hui, Jérémy a 20 ans. Pour l'occasion, il a décidé d'avouer son amour à la fille qu'il aime secrètement depuis un moment. Lorsque celle-ci le rejette, son coeur étant déjà pris, il s'effondre et décide de se suicider... L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais...

    jauraispreferevivre.jpg

     

    Un an plus tard, même jour, Jérémy se réveille... aux côtés de la jeune fille, étrangement très amoureuse de lui... Que s'est-il passé ? Jérémy ne comprend pas, il devrait être mort. Au lieu de ça, il est bel et bien parmi les vivants, avec une vie qui n'est assurément pas celle qu'il a laissé le jour de son tragique geste.

    A son réveil suivant, ce n'est plus une année, mais plusieurs qui se sont écoulées. Désormais, sa (presque) vie est rythmée par ces réveils le jour de son anniversaire, où il découvre chaque fois un peu plus une vie qui le dépasse, et qui va le pousser à découvrir une facette de sa personnalité qu'il ne connaissait pas, mais qui semble avoir pris le dessus...

    L'histoire est aussi prenante qu'originale, sur un fond un peu mystique. On suit Jérémy dans son questionnement, comment en est-il arrivé là ? On plonge avec lui dans ce destin qu'il ne contrôle pas et on attend avec lui de voir jusqu'où ça va le mener... Un roman assez court, facile à lire, et bien pensé !

  • Lisa Lutz - Spellman et Associés

    Voilà un livre des plus originaux, qui a le mérite d'apporter une nouvelle facette aux romans féminins. Ici, on est bien loin de la chick lit, même si Izzy, l'héroine, pourrait rappeler Bridget Jones sur certains points. Ce qui change ? Le contexte et le milieu social... Ce dernier est loin du strass et des paillettes, très loin du glamour, et encore plus des métiers qui font rêver. Quoique... Si celui de "détective privé" est plutôt cool sur le papier, dans la vie d'Isabel Spellman, c'est surtout une galère familiale ! Car chez les Spellman, espionner les autres est plus qu'une vocation : c'est une affaire de famille où chaque membre (ou presque) est associé. Mais quand on a l'habitude de fouiller dans la vie de ses clients, comment résister à l'envie de faire de même avec sa propre famille ? C'est le problème d'Isabel, dite Izzy, qui peine à garder sa vie privée devant ses parents un peu trop curieux, sa soeur toujours prête à faire un coup tordu ou son frère moralisateur.

    spellmanetassocies.jpg

    "Spellman et associés", c'est donc un roman complètement barré, un portrait au vitriol d'une famille aussi fêlée qu'attachante. On suit les différents protagonistes, même si l'histoire est centrée sur Izzy, la cadette de la famille, qui galère avec les hommes, traîne un sacré passé d'élément perturbateur et cherche laborieusement à mener sa propre vie sans que ses parents, sa soeur ou son frère lui mettent des batons dans les roues...

     

    Pour faire simple, j'ai adoré ce livre, c'est aussi agréable à lire que raffraichissant. La plume de Lisa Lutz offre une histoire bien menée (malgré un fil conducteur assez flou), drôle et en fermant le livre, une seule envie : lire la suite ("Les Spellman se déchaînent").

     

    Une adaptation cinématographique serait en cours. A suivre !

  • Amélie Nothomb - Acide Sulfurique

    medium_acidesulfurique.gifVoilà un an que j'attendais la sortie en format poche de ce livre, et je n'ai pas été déçue. Assez éloigné de ses précédents ouvrages, pas du tout autobiographique, c'est une pure fiction, trash et dénonciatrice des dérives de la télé-réalité. On retrouve néanmoins un personnage principal d'une beauté subjuguante, Pannonique, et un net contraste entre les valeurs du beau et du laid. Même si je l'ai trouvé très différent, tant dans le scénario que l'écriture, on s'y retrouve. Je l'ai bien aimé. Peut-être un peu court. Je crois même que malgré l'horreur décrite par ce livre, on aurait aimé que le jeu télévisé soit plus développé parce que beaucoup de points restent flous, comme pourquoi les prisonniers sont choisis et qu'advient-il vraiment de ceux qui sont éliminés. ça porte à confusion. Enfin, dans l'ensemble, ce livre offre un regard assez alarmant sur ce que pourraient devenir ces émissions de télé-réalité qui pourrissent nos télévisions. 

  • Phillipe Besson - Se Résoudre Aux Adieux

    medium_seresoudreauxadieux.jpgD'habitude, quand je vais à la Fnac, je note le titre des livres qui semblent sympathiques, je fais des recherches ensuite sur internet et si ça se révèle positif, j'achète. Pour ce roman de Philippe Besson, que je ne connaissais pas du tout, il en a été tout autrement. La faute au titre. Je déambulais dans les rayons, prête à aller payer pour l'album Carmin de Daphné, quand mon regard a croisé un présentoir. Je ne regarde jamais les formats non-poche. Sauf lundi. La couverture offre à voir une peinture, une femme aux cheveux noirs et courts, sur un fond vert d'eau. Mais surtout, c'est le titre qui m'a attrapée. Se résoudre aux adieux. Mon coeur en a été tout retourné et ma curiosité m'a fait lire la quatrième de couverture. Puis le début du roman. Jolie claque que je me suis prise dès les premières lignes. J'aurais pu écrire tout ça. Ne pouvant décemment pas dévorer le livre sur place, je l'ai acheté. 18€, ça fait mal à mon porte-monnaie maladif. Mais bon, ça m'intriguait trop pour que je parte sans. Résultat, en deux jours, à peine, j'avais tout lu. Je suis bluffée par la plume de Besson, qui met en scène une femme dans toute son intimité, dans sa réflexion et sa souffrance. J'ai moins été touchée par les descriptions des lieux, mais dès qu'elle parle de la difficulté à tourner la page, à s'exiler pour fuir les souvenirs, à s'interroger en vain devant un mur de silence, je me suis retrouvée, et inconsciemment, ça rassure. Et c'est si joliment exprimé que ça touche autant que ça peut faire un peu mal. Je n'ai pas pour habitude de parler de ma vie privée sur Déambulations, mais je voudrais finir sur la touche d'espoir que m'a donné ce roman. On ne voit pas arriver certaines choses qui nous laissent presque à terre, on ne sort pas indemne d'une rupture, et moi, je n'ai pas su gérer la mienne correctement. Avec ce livre, je suis enfin prête à accepter de laisser le temps faire les choses et d'espérer que la vie repartira de plus belle, parce que j'ai encore beaucoup de choses à accomplir.

    Quatrième de couverture :

    "Je me perds facilement dans cette ville rongée par la mer, au long de ruelles dont je ne mémorise pas les noms.Si tu me voyais errer au milieu des ruines, tu ne me reconnaîtrais pas. "

    De Cuba, d'Amérique ou d'Italie, une femme écrit à l'homme qu'elle aime et qui l'a quittée. Mais ses lettres restent en souffrance.

    Philippe Besson, l'auteur de En l'absence des hommes et L'Arrière-Saison, dit les liens dénoués, les exils illusoires, les deuils à accomplir et l'infatigable espérance.

     

    Résumé :

    Lorsque l’homme qu’elle aime la quitte pour une autre femme, Louise décide de fuir Paris. Mais ni le voyage ni l’exotisme de Cuba ne suffisent à dissiper son chagrin, à détourner ses pensées de son amant. Afin de garder un contact avec lui, aussi dérisoire et masochiste soit-il, Louise décide alors de lui écrire une série de lettres, comme on lance des bouteilles à la mer.

    Depuis La Havane, New York, Venise, l’Orient Express et même Paris où s’achève son exil, naît une correspondance à une voix, implacablement honnête et poignante. S’y succèdent souvenirs des temps heureux, prémisses de la rupture, déchirement de l’abandon, désespoir de la solitude. Bientôt, l’évidence s’impose à Louise : la véritable destinataire de ces lettres n’est autre qu’elle-même. Tout au long de ce processus, se dessine alors la possibilité d’une guérison…

     

    Je ne peux pas m'empêcher de vous faire partager quelques morceaux choisis qui m'ont beaucoup touchée. 

    Début du roman :

    Clément,

    J'ai décidé de t'écrire, plutôt que rien.
    Plutôt que rester là, comme ça, dans le silence.
    Que je te dise : je me suis honnêtement, sérieusement essayée au silence, je l'ai endossé comme on se glisse dans un vêtement, je m'y suis livrée comme on accepte une astreinte. je l'ai fait d'abord pour moi, ne t'y trompe pas, c'était un choix égoiste, même s'il m'a couté. En fait, j'ai pensé que celà me sauverait. Mais le rien-dire ne sauve rien, enfin disons que, moi, il ne m'a pas sauvée. je crois même qu'il m'a enfoncée un peu plus dans le chagrin. Pour être tout à fait honnête, il m'a dévastée parce qu'il est peuplé d'images, le silence, de souvenirs impossibles à chasser, telles ces mouches importunes qui tournent autour du visage, qu'on tente d'éloigner avec de grands mouvements de bras, et qui toujours reviennent. Et puis, dans le silence, on est sans défense : les assauts n'en sont que plus blessants.

     

    Morceaux choisis :

    "Il faut aimer les gens beaucoup pour les accepter tels qu'ils sont."

    "Aimer, ce n'est pas s'installer une fois pour toutes au sommet de ses certitudes. C'est douter toujours, trembler toujours. Et puis, demeurer vigilant pour éviter que le poison mortel de l'habitude ne s'insinue et nous tue, ou pire : nous anesthésie."
    "Aimer, ce n'est pas gagner à tous les coups. C'est prendre des risques, faire des paris incertains, connaître la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la doubler."

    "Aimer, ce n'est pas emprunter des routes toutes tracées et balisées. C'est avancer en funambule au-dessus de précipices et savoir qu'il y a quelqu'un au bout qui dit d'une voix douce et calme : avance, continue d'avancer, n'aie pas peur, tu vas y arriver,"

    "Tu sais cela, toi mieux que quiconque : ma fragilité devant l'irréparable, mon effroi devant l'inintelligible."

    "Cependant, je n'abdique pas. Et, dans cette façon de persister, je distingue le signe que le sentiment amoureux ne s'est pas tout à fait enfui, on ne s'en débarasse pas comme cela, comme d'un vieux vêtement qu'on jugerait tout à coup démodé, importable, qui nous ferait honte."

    "Ce sont les détails qui me crèvent le plus le coeur, ce sont les choses de presque rien, qui se produisent sans que je les prévoie, surviennent sans prévenir, surgissent dans mon quotidien, qui me mettent à terre."

    "Allez, assez des mensonges, assez des minables arrangements avec la vérité ! Il y a ceci que j'ai fini par comprendre (ou plutôt par admettre tellement ça crevait les yeux) , une évidence qui n'est pas à mon honneur, une réalité médiocre et indiscutable : cette écriture supposée t'être destinée, être tournée uniquement vers toi, dédiée, réduite à toi seul, n'avoir d'autre objet que de t'atteindre, oui, cette écriture-là, censément dépouillée de toute volonté autre, n'est évidemment qu'un acte profondément égoïste. Je sais bien, et depuis le début, qu'elle n'est que pour moi, cette écriture, que j'en suis l'émettrice  et  la destinataire, qu'elle va de moi à moi. Peu importe qu'elle soit sinueuse, qu'elle emprunte des chemins détournés, elle revient à son point de départ ; s'est-elle même départie de son immobilité ? Mais n'est-ce pas là le lot de toute écriture ? On écrit jamais pour les autres, jamais. On écrit que pour soi. On prétend dialoguer mais tout n'est que soliloque."

    D'autres ICI