Voici un exposé que j'ai présenté la semaine passée pour mes cours de communication. Je mets mes notes ici car j'ai promis de montrer la finalité de mes recherches. Certains passages ne sont pas rédigés, car ceci est la version informatique de mes notes, que j'ai imprimées pour mon oral.
Aujourd'hui, cela fait exactement 34 ans...
Le 28 juillet 2005, l’IRA a annoncé qu’elle mettait fin à ses activités terroristes, afin de se concentrer sur une réunification de l’Irlande via la politique. Cette décision relance l’espoir d’une paix pour ce conflit qui dure depuis plus de trente-cinq ans.
En effet, depuis le 12ème siècle, le pays subit l’invasion anglaise et a perdu ainsi une grande partie de son autonomie et de ses droits. Ce n’est qu’en 1921 que l’Irlande est séparée en deux. L’Irlande du sud devient un état libre d’Irlande et l’Irlande du Nord reste sous la domination anglaise et continue encore aujourd’hui de se battre pour sa liberté. Parmi les évènements marquant de ce combat, on trouve Bloody Sunday, évènement majeur qui marqua un tournant dans ce combat.
Pour présenter au mieux ce fait, nous ne nous intéresserons au conflit nord irlandais qu’à partir de la fin des années soixante, car avant, la situation en Irlande du Nord était plutôt stagnante.
Comment cette tragédie a évolué dans la mémoire collective ?
Nous verrons dans une première partie pourquoi Bloody Sunday a marqué l’Histoire, puis je vous présenterai comment la culture de masse a repris cet épisode tragique. Enfin, dans une troisième partie, nous étudierons ce qu’il en reste aujourd’hui.
I. Pourquoi ce fait a marqué l’histoire ?
1. Le problème irlandais
- retour du problème irlandais
- manifestation pacifique à Derry
- pour les droits civiques des catholiques
- attaquée par la police nord irlandaise (essentiellement protestante) Royal Ulster Constabulary (R.U.C)
- les catholiques sont de plus en plus victimes des protestants
1969 :
- 1ers attentats des militaires protestants afin de terroriser les populations catholiques
- les manifestations poursuivent néanmoins
- une autre manifestation à Derry est violemment réprimée
- les catholiques se soulèvent, les protestants continuent les attentats, dont celui de Belfast le 16 août qui verra de nombreuses maisons brûlées, ainsi que de nombreuses victimes (8 morts et 300 blessés)
- l’Armée anglaise est envoyée sur place pour protéger à la base les catholiques. Elle se retournera contre eux.
- c’est à cette époque que l’IRA refait son apparition
1970 :
- l’internement = loi permettait d’emprisonner des membres présumés de l’IRA sans aucun procès.
La situation continue de se détériorer jusqu’au fatidique 30 janvier 1972.
2. Les protagonistes de cette tragédie
Le mouvement pour les droits civiques.
1969 : Une mobilisation pacifique en faveur de l'égalité des droits voit le jour au sein des jeunes catholiques issus de la classe moyenne. Ils organisent des marches et des sit-in.
Les problèmes civiques :
- les discriminations politiques : suffrage à double vote pour les propriétaires de société lors des élections au Stormont (parlement local de l’Ulster) ou encore, suffrage censitaire pour les élections locales (seul pouvaient voter ceux qui payaient une redevance immobilière). Il va de soi que les propriétaires de société ou immobilier n’étaient pas les catholiques.
- des discriminations sociales, illustrées par le faite qu’en 1959, 54% des fonctionnaires étaient protestants ou encore que les logements sociaux étaient attribués de préférence à des protestants.
Yvan Cooper, député local, est l'organisateur d'une marche pacifique pour l'égalité des droits entre catholiques et protestants.
L’Armée anglaise
L’IRA : armée républicaine irlandaise
Elle lutte contre la domination brittanique pour réaliser l’indépendance totale de l’Irlande. L’IRA est une aile militaire du Sinn Fein, parti nationaliste irlandais qui poursuit pacifiquement sur le plan politique les mêmes objectifs que ceux de l’IRA. Cependant, l’IRA utilise des méthodes violentes pour y parvenir.
3. Les évènements
Malgré le dialogue avec les autorités anglaises et la volonté de faire une marche pacifique, la manifestation a viré au cauchemar. Suite au positionnement des forces de l'ordre (qui n'étaient pas de simples policiers mais des parachutistes de l'armée britannique) sur le chemin de la marche pacifique, des débris de pierre furent lancés par quelques manifestants. La réponse fut terrible. Les parachutistes, redoutant un début d'émeute, changèrent leurs balles en caoutchouc pour des balles en plomb.
4. Le Bilan
13 morts pendant l’attaque anglaise, un mort plus tard. 28 blessés. Beaucoup de jeunes de 17 ans.
- Comment a-t-il été repris par la culture de masse ?
- Sunday Bloody Sunday, John Lennon
Chanson écrite à chaud, attaque violente contre les anglais et les écossais. Liverpool compte beaucoup d’irlandais. Les critiques anglaises ont descendu l’album du fait de cette réponse assez dure de l'ex-Beatles.
2. Sunday Bloody Sunday, U2
Groupe irlandais
Troisième album du groupe
Premier album avec engagement politique
Espoir de pacification
3. Bloody Sunday, Paul Greengrass
Film documentaire, caméra épaule.
Reconstitution historique plus ou moins neutre des évènements.
III. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
1. Les conséquences historiques
L’IRA se renforce. Beaucoup de jeunes, après les évènements, s’y engagent.
Le 21 juillet, l'IRA riposte par un "bloody friday" en faisant exploser 22 bombes en moins d'une heure à Belfast. 16 personnes sont tuées.
De son côté, Londres décida d’abolir le Stormont et de gouverner directement l’Irlande du Nord.
Les affrontements se firent de plus en plus violents. Il faut attendre 1998 pour que le processus de paix se mette vraiment en place. Avant, de nombreux autres évènements tragiques ont marqué ce combat pour la réunification de l’Irlande.
De 1969 à 2003 on compte :
3.500 tués
47.500 blessés
19.600 emprisonnements
37.000 fusillades
16.200 attentats à la bombe ou tentatives
2.200 incendies volontaires
22.500 armes dérobées
2. Une polémique relancée
Deux versions :
L’armée a réprimandé des tirs de l’IRA
L’armée a tiré sans raison sur des civils.
Le 16 mai 1997, Channel 4 diffuse un documentaire des journalistes Lena Ferguson et Alex Thomson dans lequel quatre soldats révèlent anonymement que les parachutistes ont tirés l'arme à la hanche dans la foule, contredisant la thèse officielle qui prétendait que les tirs avaient visés des cibles précises et hostiles.
Du fait des critiques adressées à la version britannique de cet évènement, le ministre Tony Blair fit rouvrir l'enquête sur ces évènements en 1998. L'enquête a été confiée au juge Mark Saville, assistés de magistrats canadien et australien. Entre 1998 et novembre 2004, 921 témoins furent audités et 1555 témoignages écrits furent examinés. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées. Le rapport final est attendu en 2006.
3. Une vision de plus en plus floue
J'ai réalisé une petite enquête sur la première chose qui venait à l'esprit lorsqu'on mentionnait Bloody Sunday. Les résultats sont presque étonnants et révèlent une véritable évolution de la vision. Dans l'ordre de fréquence :
La chanson de U2
Irlande
Massacre
Boisson…
Conclusion :
Bloody Sunday est un évènement majeur dans l’histoire de l’Irlande du Nord. Il correspond autant à l’apogée des violences qu’au tournant dans le conflit.
C’est un fait qui a énormément marqué la population catholique irlandaise.
Mais en dehors de ce pays qu’en reste-t-il ?
La culture de masse a permis à cet évènement de perdurer dans la mémoire collective mais elle s’en est également appropriée. A cause de ceci, le fait est de plus en plus méconnu. Cette année on fetera les 34 ans de cette tragédie et l’enquête devrait déterminer les responsables. Mais qui s’en souviendrait sans U2 ?
Bibliographie :
Journal :
Le monde
Sites :
BBC
Le Monde
Wikipedia
http://larkspirit.com/bloodysunday/photos/
http://www.uhb.fr/langues/cei/resuhist.htm
http://www.ptb.be/international/article.phtml?section=A1AAABBM&object_id=18188
Yellow-Sub.net
http://www.fantompowa.net/Flame/john_lennon_irish_roots.htm
Musique :
John Lennon, Live in New York City
U2, War
Film :
Bloody Sunday, Paul Greengrass