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Déambulations - Page 95

  • Vol 93

    medium_vol93.jpgJe ne suis pas vraiment fan des films aux scénarios catastrophiques. Peut-être que je suis trop sensible pour ça. Mais qu’importe ? Hier soir, je suis allée voir Vol 93 au cinéma. Ce n’est pas un film au scénario catastrophique. Non, c’est pire.

    11 septembre 2001, une date bien ancrée dans nos mémoires. Même si on aime ou pas les américains, même si on se sent ou pas concernés, on observe, et on ne peut rien faire. Ce film est un drame auquel on assiste, impuissants.

    Ce jour-là, 4 avions ont été détournés. Deux se sont encastrés dans les Twin Towers, un s’est crashé dans le Pentagone. Et le dernier, ce fameux vol 93 s’est écrasé quelque part loin de sa cible, grâce aux passagers qui se sont révoltés contre les terroristes.

    Minute après minute, on revit cette tragique matinée, le départ du vol 93, les premiers avions à être détournés. On revoit les Twin Towers en feu après le premier avion, on sent son cœur se serrer lorsque le deuxième explose devant les caméras et surtout, devant les américains sidérés. On suit les responsables des aéroports et l’armée qui ne fait rien. On se rend compte du manque d’organisation, sûrement un défaut de communication.

    Et puis, il y a les passagers. On sait comment ça finit, il n’y a pas d’autre issue. Ils vont mourir. Malgré tout. Les minutes passent, c’est parfois insoutenable, parfois c’est violent, parfois on voudrait pleurer devant tout ça.

    Ce n’est pas un film catastrophe, c’est pire. Tout ceci s’est vraiment passé, et l’histoire ne changera pas. On ne peut pas se dire, ‘oh, ce n’est que du cinéma, ce genre de choses n’arrive pas en vrai’. Et bien non, ou si, ou je ne sais plus, ça arrive, c’est arrivé, et ça ne laisse pas de marbre.

    Paul Greengrass a déjà réalisé Bloody Sunday, que j’avais étudié pour mon exposé sur le même thème. Une fois encore, il offre un regard plutôt neutre sur l’événement, il ne prend pas parti contre les terroristes, ou contre les autorités qui n’ont pas agi assez vite. Il relate les faits avec cette capacité incroyable à émouvoir, à percevoir toute la portée tragique du moment. Ça ne donne pas dans le larmoyant, mais ça oblige à affronter un peu ce 11 septembre qui a généré tellement de mauvaises choses.

    On sort du cinéma un peu troublé, incapable de bien réaliser. Il faut se dire que c’est vrai, peut-être un peu adapté, quoi que j’en doute, ou bien, je m’en moque. C’est un docu-fiction, c’est bien réalisé, c’est prenant, c’est révoltant, ça touche.

    Et puis, on retourne à nos petites vies. C’était du cinéma, c’était la réalité, on s’en moque. On ne peut pas juger ce film sans l’avoir vu. Beaucoup sont sceptiques quant à aller le voir. Ça regarde chacun. Moi, j’ai apprécié, avec mon recul, ma façon de voir les choses. Et c’est la seule chose qui compte. Je vous le conseille, bien sûr, mais je suis persuadée que la portée de Vol 93 dépend vraiment des mentalités. On n’aborde pas tous ce film de la même manière.

  • Douglas Kennedy - Les Charmes Discrets de la Vie Conjugale

    medium_douglas.jpgJ'adore Douglas Kennedy. Pour cette quatrième lecture de l'auteur, j'ai encore été épatée. Impossible de lâcher l'histoire avant la dernière page. Il parvient avec une telle aisance à mettre en scène des jeunes femmes un peu torturées qu'on ne croierait pas que c'est un homme qui écrit ! Et je l'admire pour ça, car à chaque fois, on se sent très proche des héroines qui traversent les drames de leurs vies. Que dire de plus, à part que c'est un livre génial sur la vie de couple monotone, et qui vire au drame après quelques péripéties mal gérées ? Toujours plaisant à lire, je n'ai réussi à lâcher mon livre qu'en fermant la dernière page. J'y aurais passé la nuit !

     Résumé :

     Le destin d'une femme à travers les mutations de son temps, les mystères de l'union conjugale, l'électrique confrontation entre aspirations progressistes et valeurs conservatrices... Et l'exceptionnel talent de Douglas Kennedy. Pour ses intellectuels de parents, Hannah Buchan est une vraie déception. A vingt ans, au lieu de grimper sur les barricades et de se fondre dans l'ébullition sociale des années soixante-dix, elle n'a d'autre ambition que d'épouser son petit ami médecin et de fonder une famille. Installée dans une petite ville du Maine, Hannah goûte aux charmes très, très discrets de la vie conjugale. C'est alors que le hasard lui offre l'occasion de sortir du morne train-train de son quotidien : malgré elle, Hannah va se rendre complice d'un grave délit. Trente ans plus tard survient le 11 septembre, et avec lui le temps du doute, de la remise en question, de la suspicion. Le passé de Hannah va resurgir inopinément. Et du jour au lendemain son petit monde soigneusement protégé va s'écrouler...

  • Lucia Etxebarria - Amour Prozac et autres curiosités

    medium_lucia.jpgIl s'agit d'un best-seller espagnol. Pourquoi pas ? J'aime bien me faire mon propre avis. Il n'empêche que j'ai quand même été un peu déçue. Les personnages ne parviennent pas à être assez attachants, trop de flous, un patchwork de faits, des souvenirs, peu d'action. Par contre, le style varie assez bien pour bien reconnaitre qui parle (les trois soeurs s'expriment de façon non régulière, chapitre après chapitre). Tout est résumé dans le titre du livre, la quête de l'amour, la dépendance aux drogues (dures, moins dures ou médicaments) et tous les petits drames de leurs vies. Trois soeurs très différentes. Je reconnais que c'est bien écrit, parfois un peu cru, mais j'ai trouvé ça un peu trop léger d'un point de vue contenu et actions. Finalement, la seule chose que j'ai vraiment aimé, c'était la fin. Le dernier chapitre. Heureusement que le livre fini ainsi, ça sauve mon impression. Je ne pense pas lire d'autres livres de Lucia Etxebarria pour le moment...

     Résumé :

     Trois soeurs aux personnalités si différentes qu'elles ne parviennent plus à communiquer.

    Elles ont de 24 à 32 ans dans l'Espagne de l'après-Movida : Christina, la plus jeune, serveuse dans un bar branché de Madrid, carbure à l'extasy et dévore les hommes. Rosa, directrice financière, marche au Prozac et ne touche plus aux hommes depuis bien longtemps. Ana, l'aînée, mère de famille, mélange amphétamines et somnifères et décide de divorcer. Chacune arrive dans une période charnière où tout bascule, s'effondre.

    Un cocktail détonant qui tourne autour de l'image du père disparu quand elles étaient enfants. Un roman parfois drôle, impudique, souvent émouvant.

  • Comme un mauvais "sons et lumières"

    Quelle déception. Le spectacle s'annonçait bien, j'étais toute heureuse d'abandonner mon écran d'ordinateur pour une chouette soirée. L'introduction était beaucoup trop longue, mais il y a eu pas mal de mouvements, ce qui semblait annoncer une suite agréable. On se prend à rêver, 'ça va être grandiose'. Et puis, finalement, la patience n'est pas une mauvaise chose, ça commence. Des jeux de lumières. Des flashs. Mais pas de bruit. Etrange. Un "sons et lumières" sans aucune musique, c'est un peu de l'arnaque. Mais l'optimisme est là, alors, on espère que tout peut encore arriver. Finalement, comme un tambour, ou un orchestre sous acide, ça commence à se manifester. Une ou deux déflagrations impressionnantes, comme un bouquet final bien avant le tomber de rideaux. L'eau a fait son entrée dans ce triste numéro pseudo artistique. J'aurais regardé celle qui s'égoutte de ma douche, ça aurait été la même chose. Décevant. Quel ennui. Tout est ensuite devenu de plus en plus calme. Pas la moindre surprise, pas de péripétie. Je m'attendais à un grand moment, j'aurais voulu être impressionnée. Mais non.

    Je quitte la fenêtre des yeux. Pas besoin de scruter le ciel plus longtemps. Cet orage était nul ! 

     

    (texte à retravailler je pense) 

  • Jonathan Coe - Bienvenue au Club

    medium_bienvenue.jpgIl fallait bien que je me remette un peu à de vrais romans. C'est chose faite avec celui-ci qui stagnait sur ma table de nuit depuis des mois. Je ne sais même pas pourquoi, parmi la montagne de livres qui s'empilent, j'ai choisi Bienvenue au Club. Je l'avais acheté en même temps qu'un autre du même auteur, Testament à l'anglaise, que je n'ai toujours pas fini. Je n'arrive pas à accrocher à l'histoire, ça me casse les pieds. Je le reprendrai à l'occasion. Bref.

    Bienvenue au Club dépeint la vie à Birmingham de quelques adolescents au début des années 70, à l'époque des syndicats, grèves et autres révoltes. Des destins croisés, des personnages plutôt simples, aux aspirations diverses. Et puis, des drames.

    Je ne sais pas trop si j'ai aimé ce livre. Je l'ai lu en deux ou trois jours, je ne me souviens plus, mais hier, j'ai lu plus de la moitié d'une traite. Je n'avais pas spécialement envie de savoir ce qu'il allait advenir de ces jeunes. Je ne suis pas certaine d'acheter la suite quand elle sortira en poche. Je reconnais qu'il se lit assez bien, que la période que je ne connais pas vraiment, est plutôt intéressante. Mais, une impression étrange m'empêche vraiment d'aimer. Je ne sais pas, c'est ainsi. La fin est affreusement écrite, dans le sens où c'est un long monologue sans point. Plusieurs pages sans un seul point, seulement des virgules. La tirade a eu du mal à passer, j'ai sauté pas mal de lignes...

     Mais malgré tout, il y a un passage qui m'a marqué. Au tout début. Un instant idyllique, décrit parfaitement, qui se termine de façon horrible. ça m'a réellement choqué, parce que l'auteur avait tellement bien réussi à nous évoquer ce moment de bonheur intense que le drame qui y met fin est tout simplement bouleversant. Et finalement, c'est peut-être ça qui m'a fait lire ce livre si vite. Pour savoir ce qu'il s'est vraiment passé.

    Un roman qui se lit mais qui ne me semble pas un chef d'oeuvre. C'est comme la météo en Angleterre, une ambiance très "grise". 

     

    Résumé :

     « Essaie d’imaginer les Yardbirds s’accouplant avec Ligeti dans les ruines fumantes de Berlin divisé. » Dans les années soixante-dix, à Birmingham, un groupe d’adolescents fait l’expérience des nouveaux courants musicaux en vogue, de la révolte et de la sexualité. De la lecture de Sounds aux envies de jouer les guitar heroes, de la terreur des filles aux premières prises de responsabilités, Benjamin, Doug, Claire, Steve, Cicely, Philip et les autres font leur apprentissage de l’existence. Sur fond de grèves d’usines, de conflits syndicaux, de lutte de classes, de montée du thatchérisme, d’intensification de la répression policière et de retour en force de l’extrême droite, Jonathan Coe tisse une savoureuse histoire d’amitiés, d’amour, d’expériences heureuses, de rires incontrôlables, de prédictions folles, mais également de déconvenues, de drames, de pleurs et de grincements de dents. Ni pensum historique, ni retour en arrière nostalgique, Bienvenue au club s’attache à rendre compte des réalités mouvantes de la société britannique de la seconde moitié du vingtième siècle. Riche d’adolescents hauts en couleurs et de folles embardées, cette fresque hantée par l’histoire politique complexe de nos voisins d’outre-Manche est un bonheur de lecture inégalé.